Européen de la semaine - Volodymyr Zelensky, président ukrainien
Trouver une issue à la guerre qui a fait plus de 13 000 morts dans l’est de l’Ukraine, c’est l’objectif ambitieux du sommet de Paris qui réunira lundi 9 décembre à l’Élysée les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand. C’est la première rencontre au sommet depuis 2016 sous ce format dit de « Normandie ». C'est aussi la première réunion de ce type et le premier test d’envergure pour le chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky, acteur et humoriste, élu président en avril dernier.
Jusque-là, Volodymyr Zelensky s’était adressé à ses concitoyens dans des vidéos au volant d’une Tesla, de la rue ou d’un jardin public. Mais cette fois, c’est d’un tapis de course et en tenue de sport qu’il commente l’actualité politique de son pays. Le président ukrainien interrompt son exercice et prend un air plus sérieux pour évoquer le sommet de lundi sur l’Ukraine à l’Élysée.
« S'il n'y a pas ce dialogue, c'est comme courir sur ce tapis de course, lance le président ukrainien. Tu fais quelque chose, tu perds des calories, mais tu restes sur place. Nous voulons seulement ne pas rester sur place, nous voulons que tout se termine et que nous soyons à nouveau un grand pays. »
Depuis qu’il est arrivé sur le devant de la scène politique, en début d’année pour la campagne présidentielle, puis dans le fauteuil de chef de l’État depuis le printemps, Volodymyr Zelensky n’a cessé de répéter qu’il voulait obtenir la paix dans le Donbass. La tenue même de ce sommet, après trois années de rendez-vous manqués est pour lui un succès.
« Depuis les premiers jours de sa présidence, Volodymyr Zelensky n’a cessé de plaider en faveur de cette réunion, estime Volodymyr Fessenko, directeur du centre d'études politiques Penta, à Kiev. Il a œuvré pour l’obtenir, et bien sûr, le fait que cette réunion se tienne peut être considéré comme un grand succès pour lui, c’était son objectif. »
La réunion dite en format de Normandie se déroule dans un contexte de détente relative entre Moscou et Kiev, après la restitution par les Russes de trois navires militaires ukrainiens saisis au large de la Crimée, l’échange massif de prisonniers et le retrait des troupes de trois secteurs de la ligne de front dans le Donbass. Des avancées toutes relatives selon Oleksiy Haran. Ce professeur à l’université de Kyiv-Mohyla rappelle que les armes continuent de tuer dans le Donbass. Il se montre très sceptique quant aux chances de succès du président ukrainien
« Zelensky veut sincèrement obtenir la paix, mais dans la mesure où il manque d’expérience, il a une approche assez naïve, souligne Oleksiy Haran. Il se dit : "Je vais m’asseoir autour d’une table avec les autres parties et nous allons nous mettre d’accord." Il vient du monde des affaires et il a une approche commerciale des pourparlers. Mais les relations internationales et les questions de sécurité, ce sont des choses complètement différentes. »
À l’Élysée, ce lundi, Volodymyr Zelensky devrait avoir un tête-à-tête avec Vladimir Poutine. Il s'agirait alors de la première rencontre entre les deux dirigeants. Si dans les premiers temps, le président russe ironisait sur le passé d’acteur de son homologue ukrainien, il semble aujourd’hui lui trouver quelques qualités.
« Je ne l'ai jamais vu et je ne le connais pas, mais nous avons parlé au téléphone, confiait récemment Vladimir Poutine. Il me semble que c'est une personne sympathique et sincère et, à mon sens, il essaye réellement de changer la situation pour le mieux, y compris dans le Donbass. »
La rencontre en tête à tête entre les présidents russe et ukrainien inquiète à Kiev. Le risque est grand pour un président inexpérimenté face à un tacticien qui n’a plus à faire ses preuves.
« Bien sûr, estime le politologue Volodymyr Fessenko, il y a des risques que Vladimir Poutine lui tende des pièges, même si c’est avant tout une rencontre pour faire connaissance. Vladimir Poutine va sans doute essayer de l’impressionner. Il va aussi, je pense, essayer de jouer au bon et au méchant policier. A mon avis, pour Poutine, ce sera important, mais aussi surtout intéressant d’observer Zelensky "en vrai", peut-être même de jouer avec lui politiquement. En tant qu’ancien des services spéciaux, il va essayer de l’influencer et là, ça pourrait être risqué. C’est pourquoi il est très important pour l’équipe de Zelensky de se préparer à faire face à d’éventuels pièges de la part de Poutine. »
La semaine dernière, des milliers de personnes ont manifesté dans le centre deKiev contre le retrait des troupes ukrainiennes de la ligne de front. Pour certains Ukrainiens, il s’agit d’une capitulation de la part de Volodymyr Zelensky.
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