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  • L’armée française en quête d’une artillerie longue portée
    Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a montré le rôle primordial de l’artillerie pour frapper loin de la ligne de front en l’absence de maîtrise ciel. L’armée française fait le constat qu’elle doit rapidement se doter de systèmes d’artillerie à longue portée. Car les systèmes qui équipent les forces seront bientôt obsolètes, pointe une mission d’information menée par l’Assemblée nationale. Rediffusion du 18 mai 2025. Un trou capacitaire est à redouter, disent les députés. Jusqu’à présent, les feux dans la profondeur étaient l’apanage de l’armée de l’Air. Grâce à leurs missiles de croisières, les chasseurs bombardiers avaient pour mission d’attaquer les cibles stratégiques, à plusieurs centaines de kilomètres derrière les lignes ennemies. Mais la démocratisation des défenses antiaériennes, fait planer un véritable doute sur les chances de l’aviation à pouvoir franchir les bulles de déni d’accès. Pour s’affranchir de ces barrières, l’artillerie roquette est donc redevenue centrale, souligne Vincent Tourret, chercheur à l’Université de Montréal : « On a besoin à la fois d'une puissance de feu dans la profondeur qui ne soit pas aérienne, mais en plus de ça, on a besoin d'une puissance de feu qui soit en fait beaucoup plus cheap, ou du moins qui a des effets de neutralisation qui sont plus vastes. Tout notre modèle quand même depuis la guerre froide, c'est comment on arrête des chars russes. On passe là, de trois ou quatre cibles bien identifiées, à une centaine de fantassins qui courent dans tous les et sens ou qui circulent sur des motos ! Jamais on aura le volume de feu pour traiter ça ! Et donc c'est pour ça qu'on revient à une logique roquette » Foudre, un système proposé par Turgis et Gaillard Armé par le 1er Régiment d’Artillerie de Belfort, les 9 derniers systèmes LRU (pour lances roquettes unitaires), arriveront en fin de vie en 2027. Ce trou capacitaire, Turgis et Gaillard l’a identifié il y a deux ans. En mode agile, cette entreprise de taille intermédiaire, vient donc proposer un système appelé Foudre : c’est-à-dire un châssis, un panier de guidage et un système de conduite de tir capable de recevoir tous les missiles existants de 75 à 1000 kilomètres de portée. L’entreprise s’est déjà fait remarquer avec l’Aarok, un prototype de drone de reconnaissance et d’attaque longue distance, rappelle la présidente de l’entreprise, Fanny Turgis. « On a une capacité à effectivement fabriquer rapidement les choses, mais ça, c'est inhérent à la configuration de notre société. On a des capacités qui sont duales, du personnel civil qui peut aller vers le militaire et nous on était déjà prêt il y a quelques années à cette économie de guerre. On est à l'avant-garde du combat connecté, donc en présentant, à la fois notre drone Aarok et également ce lance-roquettes qui est sorti très rapidement, on veut démontrer qu’on a la capacité de pouvoir faire de la reconnaissance avec un système aérien, et de la frappe dans la profondeur et que toutes ces plateformes peuvent communiquer entre elles. »  À lire aussiL’armée de terre française à l’heure de la guerre totale Deux consortiums, Safran-MBDA d’un côté et Thales-Arianegroup de l’autre, développent également des projets de systèmes d’artillerie roquette. Les drones d’attaque longue portée comme alternative Mais les premiers tirs de démonstration n’auront lieu que l’an prochain, et si l’un des projets n’aboutit pas, à un coût raisonnable, les armées seront contraintes d’acheter ce matériel sur étagère, à l’étranger, alerte le député Jean-Louis Thiériot, « Ce dont il faut bien se rendre compte, c'est qu'aujourd'hui, on a un 'time to market' avant de mise sur le marché qui n’est pas bon puisque la plupart des pays européens ont déjà passé des commandes, que ce soit d’HIMARS américain, de PULS israélien ou encore les Polonais qui ont acheté coréen. Ça veut dire que les chances de succès commercial sont limitées. Donc il faut vraiment se poser la question : qu'est-ce qui est stratégique ? C’est d'être capable de produire de la roquette sur le territoire national, éventuellement sous licence et qu'est-ce qu'il l'est moins ? C'est le châssis, le panier, la conduite de tirs à partir du moment où elle est interopérable puisque ça, il n’y a aucun saut technologique dedans. »  La roquette n’est pas non plus l’alpha et l’omega de l’artillerie longue portée, souligne Vincent Tourret et le chercheur de rappeler qu’en Ukraine, les drones d’attaque longue distance ont prouvé leur efficacité à moindre coût.
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  • La France est-elle prête à répondre aux enjeux du réarmement?
    Dans un contexte international marqué par une augmentation des dépenses de défense, le réarmement de l'Otan, dans la prochaine décennie, pourrait générer en France, un marché annuel de 45 milliards d'euros et entrainer la création de plus de 500 000 emplois. Mais la capacité industrielle tricolore est aujourd'hui sous-dimensionnée pour répondre à l'accroissement de la demande. Un immense défi capacitaire doit être relevé si Paris veut conserver la deuxième place mondiale d'exportations d'armes.  La France est-elle prête à répondre aux enjeux du réarmement ? La question donne des sueurs froides aux acteurs de la Base industrielle et technologique de défense tricolore dont les outils de production sont déjà occupés à plus de 90%. La Caisse des dépôts, bras armé de l'État pour les questions économiques et industrielles, met en exergue dans un rapport publié fin juin les faiblesses d'un tissu industriel, qui n'est pas calibré pour faire face à un saut d'échelle. Or c'est maintenant que tout se joue, pointe Romain Lucazeaux du SCET, le cabinet de conseil de la Caisse des dépôts, auteur du rapport : « La problématique de la BITD (base industrielle et technologique de défense) française est de passer d'un modèle artisanal, adapté aux besoins de la France qui est une petite-grande puissance, à une BITD capable de servir les besoins de nos partenaires de l'Otan, notamment les marchés allemands et polonais. Il y a une opportunité à ne pas rater et cela demande une montée en puissance, une prise de risques, mais aussi la capacité à s'internationaliser et donc la capacité à mener des stratégies commerciales et cela coûte de l'argent cela implique des compétences que les acteurs français n'ont pas forcément, notamment les PME (petites et moyennes entreprises) et certaines ETI (entreprises de taille intermédiaire) ». L'industrie doit parvenir à s'ancrer dans les territoires L'Otan a officialisé les 5% de PIB pour la défense. Les financements arrivent, note la Caisse des dépôts et la clé du succès, insiste Romain Lucazeaux, repose sur l'attractivité des territoires. « Les acteurs de la défense sont à l'orée d'une transformation massive de leur processus interne, de leurs gestes métiers, de leur manière d'organiser leur production. Il va falloir passer de la petite série à un monde industriel. Les écosystèmes industriels français sont confrontés à un certain nombre de difficultés. Il y a une géographie de la défense qui hérite du 19e siècle et donc les entreprises sont situées plutôt à l'ouest et au sud, c'est-à-dire loin de la frontière allemande. Sauf que nos capacités manufacturières ne sont pas forcément là. La question est de savoir si nous aurons assez d'ingénieurs, de techniciens supérieurs, est-ce qu'on a les bons programmes de recherche et développement collaboratifs dans lesquels plusieurs entreprises s'associent avec une université, un centre de formation pour construire des solutions avancer ensemble, chasser en meute... Tout cela demande que la mayonnaise prenne dans un territoire donné. Ce ne sont pas des solutions nationales, mais bien territoriales. Le risque est que l'on ait les financements, la meilleure technologie, une armée d'emploi qui valorise la production, mais que l'on ne trouve pas les employés et les projets qui permettent à ces écosystèmes d'être performants ». Des centaines de milliers d'emplois sont en jeu Rester le deuxième exportateur mondial, c'est le défi français, un objectif atteignable à la condition de se concentrer dans certains secteurs clés comme les équipements de pointe, souligne Romain Lucazeaux : « Vous avez deux niveaux d'exportation, vous avez des choses qui relèvent de la plateforme. Exemple : je vends des Rafale, et vous avez des équipements. Les équipements, c'est beaucoup moins visible, moins spectaculaire, mais la question de notre capacité à fournir des équipements, c'est-à-dire ce que l'on retrouve dans les plateformes, les chars et les avions, c'est quand même de la valeur ajoutée forte qui est créée. Notre sujet, c'est bien d'arriver à exporter et dans ces secteurs très porteurs, il existe des retombées en matière de création de richesse et d'emplois qui peuvent être massives ». La BITD répartie au sein de plus de 4 000 entreprises pourrait ainsi dans les dix prochaines années créer de 500 000 à 800 000 emplois, qu'ils soient directs, indirects ou induits.
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  • La France dans le collimateur de la Russie
    La Russie a identifié la France comme étant son principal adversaire en Europe, a indiqué ce vendredi le général Thierry Burkhard, chef d'état-major des Armées à l'occasion d'une très rare conférence de presse. Le plus haut gradé de l'armée française brosse un sombre tableau de l'état de la menace et souligné que la Russie constitue désormais un risque durable pour le continent européen. Guerre en Ukraine, terrorisme, attaques hybrides, délitement de l'ordre international ou encore conséquences du réchauffement climatique, les crises se multiplient et se superposent... sans amélioration visible estime le général Burkhard: « On est bien face à un changement de référentiel stratégique. Je peine à discerner quelles pourraient être les portes de sortie ou de stabilisation à court terme. J'estime qu'on est plutôt face à quelque chose que j'appelle les effets cliquets. Il ne faut pas s'attendre à horizon visible, à un retour en arrière et donc ce n'est pas la peine de se dire : je vais faire le dos rond. Il faut plutôt se préparer à gérer le monde tel qu'il est aujourd'hui face à nous, c'est la réalité. » Et dans le monde tel qu'il est, la Russie est partie prenante de presque toutes les menaces, dit le chef d'état-major des armées. C'est une puissance de nuisance y compris en mer et sous les mers, « Donc c'est d'abord les sous-marins nucléaires d'attaque russes qui régulièrement pénètrent en Atlantique Nord et ensuite descendent quelquefois en Méditerranée, et qui cherchent évidemment à surveiller les zones qui sont importantes pour nous, mais également chez les Britanniques, éventuellement aussi sur les côtes américaines. C'est une présence gênante. Il y a aussi des moyens spécialisés d'action sous la mer pour conduire des actions plus précises le long des câbles sous-marins. » Frictions dans les airs et dans l'espace aussi, la Russie malgré des pertes considérables en Ukraine, dispose toujours, estime le général Burkhard, d'une armée de premier plan: « La Russie est un modèle d'armée complet, mais jusqu'au bout des ongles ! Je ne vois pas de capacité qui manquent depuis les capacités de brouillage, de guerre électronique aux systèmes de défense sol air, aux systèmes d'artillerie/feu dans la profondeur, avec un étagement. L'armée russe dispose de tout. La puissance nucléaire aussi. Avec des vecteurs terrestres, des vecteurs sous-marins, des vecteurs aviation à long rayon d'action, des armes stratégiques, des armes tactiques, avec une doctrine et une chaîne de commandement qui est extrêmement robuste, testée, sondée. » À lire aussiLa Russie est une «menace durable», affirme le chef d'état-major des armées françaises La Russie, une menace durable  L'objectif de Moscou est de déstabiliser la France, mais aussi la Grande-Bretagne, les deux puissances européennes dotées de l'arme nucléaire, estime le général Burkhard, avec l'ambition, par effet domino, de contraindre le reste du continent, « La guerre en Ukraine pour la Russie est existentielle et elle veut absolument obtenir ce qu'elle a fixé comme objectif ou du moins ce que Poutine a fixé comme objectif, avec probablement comme état final recherché, affaiblir l'Europe et démanteler l'Otan. C'est l'objectif de la Russie, c'est l'objectif de Poutine. Pour y arriver, elle a mis en place une économie de guerre qui tourne à plein régime aujourd'hui, ça veut dire que la Russie va continuer à se réarmer à ce rythme-là. Et donc on estime qu'avant 2030, elle constituera à nouveau une vraie menace à nos frontières, sur le flanc est de l'Europe. »  La sécurité de l'Europe se joue donc en Ukraine et la défaite de Kiev, martèle le général Burkhard, serait une défaite européenne. Il y a urgence, le temps est désormais compté. À lire aussiGénéral Thierry Burkhard: «La France et l'Otan sont prêtes à faire face à toute agression»
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  • «One Way Effector»: MBDA lance son drone «Shahed» à bas coût
    Les drones Shahed se sont imposés en Ukraine tout comme lors de la guerre des douze jours qui vient d'opposer L'Iran à Israël. Ces drones qui ont la capacité de saturer les défenses sol-air sont devenus incontournables. Les Shahed produits par l'Iran inspirent désormais les industriels occidentaux à commencer par le missilier français MBDA. Plus proche d'un missile à bas coût que d'une munition téléopérée, le One Way Effector de MBDA n'est pas un drone classique. Il a l'apparence du Shahed 136 iranien mais il ne peut pas être classé dans la même catégorie, précise Hugo Coqueret ingénieur de ce programme chez MBDA, « C'est une munition qui se veut une munition d'artillerie, qui a la forme d'une aile volante qui fait environ 3 mètres d'envergure sur 3 mètres de longueur, qui permettra d'emmener une charge militaire d'une quarantaine de kilos à des portées d'environ 500 km. Elle sera utilisée depuis le sol pour aller frapper des cibles au sol. Elle sera tirée depuis une rampe ou depuis un Shelter, un véhicule intégré. C'est une munition qui a été pensée dès le début pour être peu onéreuse et de ce fait adapté à la haute intensité, au nécessaire retour à la masse dans les forces armées. On a vu à la lumière des différents conflits en Ukraine, au Moyen-Orient, qu'il y avait une pénurie dans les munitions longues portées et c'est ce que le One Way Effector cherche à résoudre pour envisager des capacités de production jusqu'à 1000 munitions par mois ».  À lire aussiUkraine: les drones prennent l'ascendant sur les autres armements Le drone doit permettre aux missiles de croisières de passer au travers des défenses antiaériennes Au début de la guerre de 12 jours, le 13 juin dernier, les raids de missiles balistiques iraniens sur Israël étaient accompagnés d'une nuée de drones Shahed. Malgré un système de défense très efficace, la seule présence des Shahed permettait à une dizaine de missiles balistiques iraniens de passer à travers les mailles du filet. Le drone de MBDA vole très vite, 400 km/h, bien plus vite qu'un Shahed, il sera donc confondu avec un missile par les défenses antiaériennes, souligne l'ingénieur de MBDA: « Le fait que cette munition soit engagée par la DCA ennemie révélera la position de ces batteries sol-air adverses pour permettre leur destruction. Il y a aussi un autre effet: puisque le One Way Effector est une arme d'usure, d'attrition qui va épuiser la défense ennemie, il aura vraiment une mission complémentaire, de véritables synergies avec ce qu'on appelle les armes de décision à haute valeur ajoutée, avec beaucoup de technologies qui seront capables de passer par tout temps en toutes conditions pour aller frapper leur cible. Le One Way Effector est là pour créer l'usure dans la défense ennemie et faciliter le passage d'un missile de croisière ». MBDA s'associe avec l'industrie automobile Le combo: missiles de précisions et drones à bas coûts s'est imposé dans les doctrines militaires. L'ambition du missilier français est donc d'être capable de produire ce système d'armes, en masse, rapidement et en France. « On est parti d'une feuille blanche en décembre 2024 » affirme Hugo Coqueret, « Aujourd'hui on a un démonstrateur qui est en cours de préparation. En l'espace de 10 mois, on sera passé de la feuille blanche, à l'ingénierie puis aux travaux de démonstration. Un calendrier extrêmement compressé et qui nous permettra même d'envisager les premières séries de production de cette munition à l'horizon 2027. C'est un système qui est pensé pour un besoin français, mais avec une capacité d'évolution future très élevée et qui pourra tout à fait être adapté pour des pays exports plus tard ».  Le coût unitaire de ce drone n'est pas encore connu, mais il sera plus proche du prix d'un drone Shahed soit 50 000 dollars que de celui d'un missile de croisière qui peut dépasser un million de dollars. Il devrait être produit par un industriel de l'automobile habitué aux grandes séries et dont le nom, à ce jour, n'a pas été révélé. À lire aussiPeer de Jong: «Le drone aujourd'hui trouve toute sa place pour les pays qui sont en tension»
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  • B-2 «Spirit», le bombardier furtif américain nimbé de mystère
    Le raid aérien américain « Midnight hammer », les 21 et 22 juin dernier a frappé trois sites nucléaires en Iran, Natanz, Ispahan et Fordo. Si l’étendue des dégâts n’a pas été encore complétement établie, la manœuvre a mis en exergue la puissance aérienne des États-Unis, dont le bras armé fut les bombardiers B-2 Spirit. Des bombardiers furtifs encore nimbés de mystère.  21 juin, 6h01 du matin, sept bombardiers B-2 Spirit quittent la base de Whiteman dans le Missouri, pour un vol transatlantique. Signe qu’ils décollent à pleine charge, ils ravitaillent aussitôt. L’escadrille de Northrop Spirit se dilue dans les hautes altitudes à environ 15 000 mètres, et survole le Maghreb, sans qu’aucun pays ne décèle leur présence. 23 heures, après 17 heures de vol ils font la jonction avec le Centcom de la base américaine d’Al-Udeid au Qatar. Minuit les bombardiers entrent dans l’espace aérien iranien, prêts à lâcher les GBU-57, des bombes de plus de 13 tonnes. « C'est pour ces différentes raisons que c'est cet appareil qui a été utilisé pour pouvoir frapper dans la profondeur iranienne sans se faire détecter et larguer ces bombes qui sont uniques au monde, qui sont absolument gigantesques parce que tout simplement aucun autre appareil n'aurait été capable de les délivrer et d'arriver si loin dans la profondeur iranienne sans être détectée. Même si aujourd'hui il faut être clair, Israël avait quand même préparé le terrain en détruisant notamment tous les radars utilisés par l'Iran », explique Xavier Tytelman expert aéronautique  Vingt minutes de frappes avant un repli à 1h du matin dimanche 22 juin, vers les États-Unis. 37 heures de vol sans jamais avoir été détecté.   Un appareil furtif pour les missions incroyablement longues Aucun autre appareil au monde n’est capable d’une telle endurance, souligne Xavier Tytelman : « L'avion est entouré d’énormément de secrets, on sait qu'il y a deux personnes à bord avec beaucoup d'automatismes, des appareils qui sont capables d'être pilotés finalement avec une seule personne à la fois et donc quand ils font des vols qui vont dépasser les quarante heures, ils ont des médicaments qui leur permettent de rester éveillés. Ils ont a priori des lunettes qui éclairent la rétine avec un certain angle, avec une certaine fréquence ce qui évite la sécrétion des hormones de la fatigue. Et donc à l'intérieur de l'avion, il y a quand même une petite cuisine, il y a de quoi dormir, donc c'est organisé pour faire des missions qui sont incroyablement longues. Etant donné la sensibilité de l’appareil, il n’y a qu'une poignée de bases dans le monde qui peuvent l’accueillir. Et donc il va décoller soit des États-Unis, soit de Diego Garcia, base américaine de l’océan Indien. Et à partir de ces bases, les B-2 vont être capables de toucher quasiment l'intégralité de la terre avec les ravitaillements en vol ». Les B-2 ont révélés leurs capacités en Afghanistan pour frapper les grottes, les tunnels, les repaires enterrés du réseau al-Qaïda. Mais à l’origine ils ont été conçus pour porter le fer et le feu contre l’Union soviétique. Avec 54 mètres d’envergure et dépourvus de dérive, les toujours très modernes B-2 sont le fruit de la Guerre froide, dit Xavier Tytelman « À la fin des années 80, les États-Unis avaient pour objectif d'avoir un avion furtif parce qu’ils avaient des moyens technologiques très supérieurs aux Soviétiques. Les américains avaient des composants que les soviétiques n'étaient pas capables de détecter. Ils ont donc développé le B-2 qui devait sortir juste au moment de la fin de l'URSS. Or justement, avec l'effondrement du bloc soviétique, l’US Air Force a renoncé à avoir une flotte pléthorique. Plus d'une centaine d'avions étaient commandés et ils ont réduit la commande à seulement une vingtaine d'appareils. C'est pour ça que le coût unitaire des avions est autour de trois milliards de dollars aujourd'hui avec l'inflation. Mais, cet appareil, est en train d'évoluer, il aura un successeur qui va s'appeler le B-21 Raider »   Midnight Hammer, raid aérien contre les installations nucléaires iraniennes, est aussi un signalement stratégique. Un message envoyé à la Chine. « Anytime, Anywhere », avec les B-2, les États-Unis peuvent frapper partout, en passant sous les radars. À lire aussiIran: les bombardiers américains B-2 ciblés par la désinformation
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Sobre Lignes de défense

Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des enjeux et des problématiques de défense et de sécurité du XXIème siècle. Les acteurs d’un monde militaire en mutation et les meilleurs observateurs des questions de Défense répondent à Franck Alexandre tous les dimanches matins dans sa chronique.
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